Jeudi 18 mars, l'Autorité européenne de la concurrence a donné son feu vert au partage des douze sociétés communes de distribution d'eau potable ou d'assainissement constituées par Veolia et la Lyonnaise des Eaux, filiale de Suez Environnement.

Les deux grands de l'eau vont enfin pouvoir se mettre en conformité avec une décision de 2002, émanant du Conseil de la concurrence. Après une enquête approfondie, l'autorité française avait constaté que, dans les villes où exerçaient ces sociétés communes, les deux groupes, en principe rivaux, s'abstenaient de répondre aux appels d'offres lancés par les collectivités locales, consacrant ainsi une sorte de partage des territoires. Et non des moindres. Car, avec des villes comme Marseille, Lille, Saint-Etienne, Nancy ou Arles, cela représentait, au total, près de 12 % du marché français.
Après avoir épuisé tous les recours, été mis en échec jusque devant le Conseil d'Etat qui, dans un arrêt du 7 novembre 2005, confirmait les conclusions du Conseil de la concurrence, Veolia et la Lyonnaise ont tardé à dénouer leurs participations croisées, tandis que le ministère des finances n'a pas encouragé les deux groupes à appliquer la décision.
C'est finalement l'organisation de consommateurs UFC-Que Choisir qui, dans une lettre adressée en décembre 2007 à Christine Lagarde, ministre de l'économie, a rappelé l'injonction restée lettre morte. Dans sa réponse, datant de février 2008, Mme Lagarde avait alors donné six mois aux protagonistes pour s'exécuter.
Au terme de discussions "longues et vigoureuses", selon un des négociateurs, pour trouver un équilibre entre les deux groupes, un accord qui, sous réserve d'approbation par les instances de représentation des personnels, devrait prendre effet à la fin de mars 2010.
Grâce à cet accord, Veolia hérite de 347 millions d'euros de chiffres d'affaires et de 2 000 salariés supplémentaires, Suez de 340 millions et de 1 500 salariés. Veolia récupère la Société des eaux d'Arles et la Nancéenne des eaux mais, surtout, le plus gros morceau, la Société des eaux de Marseille, qui distribue l'eau potable dans une trentaine de communes voisines ainsi que Marignane et La Ciotat.
A Suez échoit l'assainissement des eaux de la cité phocéenne, celle de Salon-de-Provence ainsi que les Eaux du Nord, à Lille, et la Sevesc, Société des eaux de Versailles et de Saint-Cloud. Cette dernière constitue un point d'ancrage en région parisienne et peut se révéler un contrepoids si Veolia remporte le contrat des eaux d'Ile-de-France, en cours d'attribution.
Après moult pourparlers, Veolia a dû céder à son rival, la Société martiniquaise, un contrat moins rentable que prévu, car les élus ont décidé de plafonner le prix de l'eau et de faire peser plus de charges sociales sur l'exploitant. C'est aussi le cas de la Stéphanoise des eaux, le nouveau maire, Maurice Vincent (PS), ayant réussi à négocier des réductions de prix.
Ce partage équitable, à propos duquel les élus n'ont été consultés que pour la forme, ne remet pas en cause les parts de marchés des deux grands acteurs (39 % pour Veolia, 19 % pour la Lyonnaise). Mais plusieurs de ces contrats expirent entre 2012 et 2015, ce qui devrait donner lieu à une remise en concurrence, qui cette fois devrait jouer à plein...
Après avoir épuisé tous les recours, été mis en échec jusque devant le Conseil d'Etat qui, dans un arrêt du 7 novembre 2005, confirmait les conclusions du Conseil de la concurrence, Veolia et la Lyonnaise ont tardé à dénouer leurs participations croisées, tandis que le ministère des finances n'a pas encouragé les deux groupes à appliquer la décision.
C'est finalement l'organisation de consommateurs UFC-Que Choisir qui, dans une lettre adressée en décembre 2007 à Christine Lagarde, ministre de l'économie, a rappelé l'injonction restée lettre morte. Dans sa réponse, datant de février 2008, Mme Lagarde avait alors donné six mois aux protagonistes pour s'exécuter.
Au terme de discussions "longues et vigoureuses", selon un des négociateurs, pour trouver un équilibre entre les deux groupes, un accord qui, sous réserve d'approbation par les instances de représentation des personnels, devrait prendre effet à la fin de mars 2010.
Grâce à cet accord, Veolia hérite de 347 millions d'euros de chiffres d'affaires et de 2 000 salariés supplémentaires, Suez de 340 millions et de 1 500 salariés. Veolia récupère la Société des eaux d'Arles et la Nancéenne des eaux mais, surtout, le plus gros morceau, la Société des eaux de Marseille, qui distribue l'eau potable dans une trentaine de communes voisines ainsi que Marignane et La Ciotat.
A Suez échoit l'assainissement des eaux de la cité phocéenne, celle de Salon-de-Provence ainsi que les Eaux du Nord, à Lille, et la Sevesc, Société des eaux de Versailles et de Saint-Cloud. Cette dernière constitue un point d'ancrage en région parisienne et peut se révéler un contrepoids si Veolia remporte le contrat des eaux d'Ile-de-France, en cours d'attribution.
Après moult pourparlers, Veolia a dû céder à son rival, la Société martiniquaise, un contrat moins rentable que prévu, car les élus ont décidé de plafonner le prix de l'eau et de faire peser plus de charges sociales sur l'exploitant. C'est aussi le cas de la Stéphanoise des eaux, le nouveau maire, Maurice Vincent (PS), ayant réussi à négocier des réductions de prix.
Ce partage équitable, à propos duquel les élus n'ont été consultés que pour la forme, ne remet pas en cause les parts de marchés des deux grands acteurs (39 % pour Veolia, 19 % pour la Lyonnaise). Mais plusieurs de ces contrats expirent entre 2012 et 2015, ce qui devrait donner lieu à une remise en concurrence, qui cette fois devrait jouer à plein...